Depuis quelques semaines, je suis tombé sur un réseau de bloggeurs qui, le dimanche, offrent chacun un poème sur leur blog. Je me suis dit : "Why not ?" ( On remarquera que ma prof d'anglais de cette année fait des merveilles...). Alors je m'y mets. J'ai choisi un poème de Nazim Hikmet, que j'ai découvert par hasard, sur le net. Et qui me plait. le voilà :
VIVRE !
Pense Taranta-Babu : Le cœur La tête et le bras de l'homme fouillant les entrailles de la terre ont créé de tels dieux d'acier aux yeux de feu qu'ils peuvent écraser la terre d'un coup de poing. L'arbre qui donne des grenades une fois par an peut en donner mille fois plus. Si grand, si beau est notre monde et si vaste, si vaste, le bord des mers que nous pouvons tous chaque nuit nous allongeant côte à côte sur les sables d'or chanter les eaux étoilées. Que c'est beau de vivre, Taranta-Babu Que c'est beau de vivre comprenant le monde comme un livre le sentant comme un chant d'amour s'étonnant comme un enfant VIVRE ! Vivre un à un et tous ensemble comme on tisse une étoffe de soie Vivre comme on chante en chœur un hymne à la joie.
Vivre... Et pourtant quelle drôle d'affaire Taranta-Babu Quelle drôle d'histoire Que cette chose incroyablement belle que cette chose indiciblement joyeuse soit tellement dure aujourd'hui tellement étroite tellement sanglante tellement dégoûtante.
Madeleine, une de mes deux mamies, entendant "Gone" qui a tendance à passer en boucle en ce moment dans ma chambre, m'a suggéré d'aller écouter ça. Et, de fait, à 40 ans de distance, il y a une même douceur qui, ces jours-ci, m'est nécessaire.