dimanche

Dimanche poètique (Tic, tic)

Depuis quelques semaines, je suis tombé sur un réseau de bloggeurs qui, le dimanche, offrent chacun un poème sur leur blog. Je me suis dit : "Why not ?" ( On remarquera que ma prof d'anglais de cette année fait des merveilles...). Alors je m'y mets. J'ai choisi un poème de Nazim Hikmet, que j'ai découvert par hasard, sur le net. Et qui me plait.
le voilà :

VIVRE !

Pense Taranta-Babu :
Le cœur
La tête
et le bras de l'homme
fouillant les entrailles de la terre
ont créé de tels dieux d'acier aux yeux de feu
qu'ils peuvent écraser la terre
d'un coup de poing.
L'arbre qui donne des grenades une fois par an
peut en donner mille fois plus.
Si grand, si beau est notre monde
et si vaste, si vaste, le bord des mers
que nous pouvons tous chaque nuit
nous allongeant côte à côte
sur les sables d'or chanter les eaux étoilées.
Que c'est beau de vivre, Taranta-Babu
Que c'est beau de vivre
comprenant le monde comme un livre
le sentant comme un chant d'amour
s'étonnant comme un enfant
VIVRE !
Vivre un à un
et tous ensemble
comme on tisse une étoffe de soie
Vivre comme on chante en chœur
un hymne à la joie.

Vivre...
Et pourtant quelle drôle d'affaire Taranta-Babu
Quelle drôle d'histoire
Que cette chose incroyablement belle
que cette chose indiciblement joyeuse
soit tellement dure aujourd'hui
tellement étroite
tellement sanglante
tellement dégoûtante.

5 commentaires:

  1. Merci pour cette participation :) Très bon choix ! Je t'ajoute à la liste :)

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  2. Oh oui, je joue, je joue !
    Un double hommage, et hop…
    Tu as bien fait de partir, Arthur Rimbaud !
    “Fureur et mystère”, 1962 



    Tes dix-huit ans réfractaires à l'amitié, à la malveillance, à la sottise des poètes de Paris ainsi qu'au ronronnement d'abeille stérile de ta famille ardennaise un peu folle, tu as bien fait de les éparpiller aux vents du large, de les jeter sous le couteau de leur précoce guillotine. Tu as eu raison d'abandonner le boulevard des paresseux, les estaminets des pisse-lyres, pour l'enfer des bêtes, pour le commerce des rusés et le bonjour des simples.


Cet élan absurde du corps et de l'âme, ce boulet de canon qui atteint sa cible en la faisant éclater, oui, c'est bien là la vie d'un homme! On ne peut pas, au sortir de l'enfance, indéfiniment étrangler son prochain. Si les volcans changent peu de place, leur lave parcourt le grand vide du monde et lui apporte des vertus qui chantent dans ses plaies.


Tu as bien fait de partir, Arthur Rimbaud! Nous sommes quelques-uns à croire sans preuve le bonheur possible avec toi.
    


René Char

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  3. Bien vu, Vio, mais c'est sur ton blog qu'il faut jouer à ça... C'est plus mieux.

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  4. Très bon choix que Nazim Hikmet et bienvenue dans notre groupe!

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  5. Merci pour votre accueil Ceelmoon et Mango. Je pioche déjà un autre poème pour dimanche prochain...

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