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dimanche

Dimanche poétik (tome 9)

La Cimaise et la Fraction

La cimaise ayant chaponné tout l'éternueur
Se tuba fort dépurative quand la bixacée fut verdie :
Pas un sexué pétrographique morio de mouffette ou de verrat.
Elle alla crocher Frange
Chez la Fraction, sa volcanique
La processionnant de lui primer
Quelques gramen pour succomber
Jusqu'à la salanque nucléaire.
"Je vous peinerai,, lui discorda-t-elle,
Avant l'apanage, fôlaterie d'Annamite !
Interlocutoire et priodonte."
La fraction n'est aps prévisible,
C'est là son moléciulaire défi.
"Que ferriez-vous au tendon cher ?
Discorda-t-elle à cette énarthrose.
- Nuncupation et joyau à tout vendeur,
Je chaponnais, ne vous déploie.
- Vous chaponniez ? j'en suis fort alarmante.
Eh bien ! Débagoulez maintenant."

Raymond Queneau


Il s'agit d'un petit jeu Oulipien sur la base S+7 : à partir d'un texte connu, remplacer chacun des substantifs et des verbes par celui qui, dans le dictionnaire, le suit, sept entrées plus loin. Bonne idée, dès demain je fais pareil avec Les Misérables. Pour voir.

Les dimanches poétiques sont une initiative de Celsmoon, initiative partagée maintenant par :

Edelwe, Mango, Lepetitmouton, Abeille, Emmyne, Paradoxale, Chrestomanci, Mariel, Laurence , Ankya, Herisson08, Anjelica , Schneeweiss , George, Uhbnji , Fleur, Esmeraldae, Armande, Restling, Satya, Violette, Zik, Lystig, Amos, Bookworm, Emma, Julien, Marie, Yueyin et Soie. ...

Dimanche poétik (tome 8)

(...) Une chouette, volant dans une direction rectiligne, et dont la patte est cassée, passe au-dessus de la Madeleine, et prend son essor vers la barrière du Trône, en s'écriant: « Un malheur se prépare. » Or, dans cet endroit que ma plume (ce véritable ami qui me sert de compère) vient de rendre mystérieux, si vous regardez du côté par où la rue Colbert s'engage dans la rue Vivienne, vous verrez, à l'angle formé par le croisement de ces deux voies, un personnage montrer sa silhouette, et diriger sa marche légère vers les boulevards. Mais, si l'on s'approche davantage, de manière à ne pas amener sur soi-même l'attention de ce passant, on s'aperçoit, avec un agréable étonnement, qu'il est jeune! De loin on l'aurait pris en effet pour un homme mûr. La somme des jours ne compte plus, quand il s'agit d'apprécier la capacité intellectuelle d'une figure sérieuse. Je me connais à lire l'âge dans les lignes physiognomoniques du front: il a seize ans et quatre mois! Il est beau comme la rétractilité des serres des oiseaux rapaces; ou encore, comme l'incertitude des mouvements musculaires dans les plaies des parties molles de la région cervicale postérieure; ou plutôt, comme ce piège à rats perpétuel, toujours retendu par l'animal pris, qui peut prendre seul des rongeurs indéfiniment, et fonctionner même caché sous la paille; et surtout, comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d'une machine à coudre et d'un parapluie !


Isidore Ducasse, Comte de Lautréamont; Les chants de Maldoror, Chant 6, strophe 3

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Dimanche poétik (tome 7)






Aujourd'hui, j'ai besoin de légèreté.
Un haiku s'impose, donc.
il est de Yae Kakimoto,
une dame âgée de 80 printemps.

L'été passe.

Je soulève un store

Je ne regarde rien.


et pour la musique des mots :
Yuku natsu no sudare o kakage nani mo mizu

(Traduction : Ryu Yotsuya et André Duhaime.)

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Dimanche poétik (tome 6)

Je resterai donc
obstinément le soulard,
le dépravé
et le casseur d'assiettes
qui soulait, cet été,
sa tête folle et perdue...



Isabelle Eberhardt





Image extraite du blog : Qui vive ? (http://himmelweg.blog.lemonde.fr/)

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Dimanche poétik (tome 5)

Green

Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches

Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous.

Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches

Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux.

J'arrive tout couvert encore de rosée
Que le vent du matin vient glacer à mon front.

Souffrez que ma fatigue à vos pieds reposée

Rêve des chers instants qui la délasseront.


Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête

Toute sonore encor de vos derniers baisers ;

Laissez-la s'apaiser de la bonne tempête.

Et que je dorme un peu puisque vous reposez.


Paul VERLAINE,
Romances sans paroles (1874)

samedi

Dimanche poétik (tome 4)

C'est grâce à une émission de radio que j'ai choisi ce poème qui a une histoire double. La première qui motive son écriture se situe à la libération, et la seconde pendant les années 70, à l'époque où un président de la République, répondant à des journalistes, pouvait citer Éluard de mémoire.

ça a bien changé....

Comprenne qui voudra
Moi mon remords ce fut
La malheureuse qui resta
Sur le pavé
La victime raisonnable
À la robe déchirée
Au regard d'enfant perdue
Découronnée défigurée
Celle qui ressemble aux morts
Qui sont morts pour être aimés

Une fille faite pour un bouquet
Et couverte
Du noir crachat des ténèbres

Une fille galante
Comme une aurore de premier mai
La plus aimable bête

Souillée et qui n'a pas compris
Qu'elle est souillée
Une bête prise au piège
Des amateurs de beauté

Et ma mère la femme
Voudrait bien dorloter
Cette image idéale
De son malheur sur terre.


Paul Eluard


Pour en savoir plus
et ...

Et aussi !










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dimanche

Dimanche poétik (tome 3)

Comme Ceelmoon,
j'ai choisi un poème léger.
Il est de Jean Cocteau.
Il se nomme Odile
Le voilà :



Odile rêve au bord de l'île
Lorsqu'un crocodile surgit;
Odile a peur du crocodile
Et, lui, évitant un "ci-gît",
Le crocodile croque Odile.

Caï raconte ce roman,
Mais sans doute, Caï l'invente
Odile serait alors vivante
Et, dans ce cas, Caï ment.

Un autre ami d'Odile, Alligue
pour faire croire à cette mort
Se démène, paye et intrigue
D'aucun disent qu'Alligue a tort.





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Dimanche poètik

Tu es plus belle que le ciel et la mer

Quand tu aimes il faut partir
Quitte ta femme quitte ton enfant
Quitte ton ami quitte ton amie
Quitte ton amante quitte ton amant
Quand tu aimes il faut partir

Le monde est plein de nègres et de
négresses
Des femmes des hommes des hommes des femmes
Regarde les beaux magasins
Ce fiacre cet homme cette femme ce fiacre
Et toutes les belles marchandises

II y a l'air il y a le vent
Les montagnes l'eau le ciel la terre
Les enfants les animaux
Les plantes et le charbon de terre

Apprends à vendre à acheter à revendre
Donne prends donne prends


Quand tu aimes il faut savoir
Chanter courir manger boire
Siffler
Et apprendre à travailler


Quand tu aimes il faut partir
Ne larmoie pas en souriant
Ne te niche pas entre deux seins
Respire marche pars va-t'en

J
e prends mon bain et je regarde
Je vois la bouche que je connais

La main la jambe l'œil
Je prends mon bain et je regarde

Le monde entier est toujours là
La vie pleine de choses surprenantes
Je sors de la pharmacie
Je descends juste de la bascule
Je pèse mes 80 kilos
Je t'aime


Blaise Cendrars

Dimanche poètique (Tic, tic)

Depuis quelques semaines, je suis tombé sur un réseau de bloggeurs qui, le dimanche, offrent chacun un poème sur leur blog. Je me suis dit : "Why not ?" ( On remarquera que ma prof d'anglais de cette année fait des merveilles...). Alors je m'y mets. J'ai choisi un poème de Nazim Hikmet, que j'ai découvert par hasard, sur le net. Et qui me plait.
le voilà :

VIVRE !

Pense Taranta-Babu :
Le cœur
La tête
et le bras de l'homme
fouillant les entrailles de la terre
ont créé de tels dieux d'acier aux yeux de feu
qu'ils peuvent écraser la terre
d'un coup de poing.
L'arbre qui donne des grenades une fois par an
peut en donner mille fois plus.
Si grand, si beau est notre monde
et si vaste, si vaste, le bord des mers
que nous pouvons tous chaque nuit
nous allongeant côte à côte
sur les sables d'or chanter les eaux étoilées.
Que c'est beau de vivre, Taranta-Babu
Que c'est beau de vivre
comprenant le monde comme un livre
le sentant comme un chant d'amour
s'étonnant comme un enfant
VIVRE !
Vivre un à un
et tous ensemble
comme on tisse une étoffe de soie
Vivre comme on chante en chœur
un hymne à la joie.

Vivre...
Et pourtant quelle drôle d'affaire Taranta-Babu
Quelle drôle d'histoire
Que cette chose incroyablement belle
que cette chose indiciblement joyeuse
soit tellement dure aujourd'hui
tellement étroite
tellement sanglante
tellement dégoûtante.

vendredi

En mémoire d'un certain réveillon sans Jeanne Duval...























Bizarre déité, brune comme les nuits,
Au parfum mélangé de musc et de havane,
Oeuvre de quelque obi, le Faust de la savane,
Sorcière au flanc d'ébène, enfant des noirs minuits,

Je préfère au constance, à l'opium, au nuits,
L'élixir de ta bouche où l'amour se pavane;
Quand vers toi mes désirs partent en caravane,
Tes yeux sont la citerne où boivent mes ennuis.

Par ces deux grands yeux noirs, soupiraux de ton âme,
O démon sans pitié! verse-moi moins de flamme;
Je ne suis pas le Styx pour t'embrasser neuf fois,

Hélas! et je ne puis, Mégère libertine,
Pour briser ton courage et te mettre aux abois,
Dans l'enfer de ton lit devenir Proserpine!

Sed non satiata
Les Fleurs du mal, Charles Baudelaire

mardi

Une petite chanson pour Louise...


On est laid à Nanterre,
C'est la faute à Voltaire,
Et bête à Palaiseau,
C'est la faute à Rousseau.

Je ne suis pas notaire,
C'est la faute à Voltaire,
Je suis petit oiseau,
C'est la faute à Rousseau.

Joie est mon caractère,
C'est la faute à Voltaire,
Misère est mon trousseau,
C'est la faute à Rousseau.

Je suis tombé par terre,
C'est la faute à Voltaire,
Le nez dans le ruisseau,
C'est la faute à...

(Victor Hugo)

jeudi

ED


Had I not seen the Sun
I could have borne the shade
But Light a newer Wilderness
My Wilderness has made

Si je n’avais pas vu le Soleil
J’aurais pu supporter l’ombre
Mais de mon Désert la Lumière
A fait un plus neuf Désert

(traduction de Claire Malroux)