samedi

Dimanche poétik (tome 4)

C'est grâce à une émission de radio que j'ai choisi ce poème qui a une histoire double. La première qui motive son écriture se situe à la libération, et la seconde pendant les années 70, à l'époque où un président de la République, répondant à des journalistes, pouvait citer Éluard de mémoire.

ça a bien changé....

Comprenne qui voudra
Moi mon remords ce fut
La malheureuse qui resta
Sur le pavé
La victime raisonnable
À la robe déchirée
Au regard d'enfant perdue
Découronnée défigurée
Celle qui ressemble aux morts
Qui sont morts pour être aimés

Une fille faite pour un bouquet
Et couverte
Du noir crachat des ténèbres

Une fille galante
Comme une aurore de premier mai
La plus aimable bête

Souillée et qui n'a pas compris
Qu'elle est souillée
Une bête prise au piège
Des amateurs de beauté

Et ma mère la femme
Voudrait bien dorloter
Cette image idéale
De son malheur sur terre.


Paul Eluard


Pour en savoir plus
et ...

Et aussi !










Les dimanches poétiques sont une initiative de Celsmoon, initiative
partagée maintenant par :

Edelwe, Mango, Lepetitmouton, Abeille, Emmyne, Paradoxale, Chrestomanci, Mariel, Laurence, Ankya, Herisson08, Anjelica,
Schneeweiss, George, Uhbnji, Fleur, Armande, Restling, Satya, Violette, Zik, Lystig, Amos

7 commentaires:

  1. Des frissons plein le dos. Quelle histoire… Quelles histoires, de la lIbération à Gabrielle, l'amour, la prison, la folie, la mort. …
    Heu, dis-moi, Satya, t'es pas amoureux de ta prof d'anglais (lol) ?

    RépondreSupprimer
  2. Elle n'était pas aml, la Gabrielle, non ?

    RépondreSupprimer
  3. Magnifique et tellement révélateur de la manière de traiter les femmes même à notre époque...

    RépondreSupprimer
  4. Magnifique et douloureux.
    Ouais, il y avait une époque où les présidents citaient Eluard... "A plougu", comme dirait mamie Paulette. Une traduction? quelque chose comme "il a plu sur la marchandise" Elle dit ça aussi pour les gens qu'on n'a pas vu depuis longtemps et qui ont vieilli...
    mais pour revenir à Gabrielle, il y avait cette chanson aussi d'Aznavour
    "Mourir d'aimer"
    "Les parois de ma vie sont lisssssssseeeeeeuhes
    je me raccroche mais je glisseuuuuuh"

    RépondreSupprimer
  5. Là, c'était "mourir d'aimer sous le regard assassin des autres".
    Vaut-il mieux mourir d'aimer que de mourir de ne pas aimer ?
    Enfin c'est une autre histoire.

    Et n'empêche, aujourd'hui, je suis pas sûr que les profs aient des positions plus confortables.

    RépondreSupprimer
  6. Cela a même bien changé j'ai l'impression... le texte n'en reste pas moins très beau!

    RépondreSupprimer